Musique classique vivante au temple d'Uzès.
Samedi 31 octobre à 20h30 (Affiche et lettre de correspondant au républicain d'Uzès)
Ce
samedi 31 octobre au temple d'Uzès, le Walstadt Kammerorchester
de Karlsruhe sous la direction de Norbert Krupp, claveciniste et chef
d'orchestre remarquable, nous a apporté un moment de chaleur
musicale très notoire en nous montrant avec simplicité et
sentiments que la musique classique peut avoir des racines vivantes
aussi fortes que d'autres musiques. A noter la participation d'Anne
Lauron à la flûte traversière, professeur dans les
écoles de musique de la région. Un programme très
varié avec des musiciens dont la technique excellente n'a rien
enlevé à leur plaisir de jouer. Un magnifique
début avec le concerto en ré mineur pour deux violons de
J.S Bach, interprété par deux solistes inspirés et
bien encadrés dans leur dialogue savoureux par un ensemble
très uni. Puis Ilse Neumaier a commencé, dans la douceur
de "l'Ave maria de Caccini", par une remarquable démonstration
d'un pianissimo pour voix de soprano qui semblait choisi à
souhait pour un hommage à la vierge dans un temple protestant,
puis a laissé développer sa voix magnifique de puissance
et d'émotion dans le Haendel et le Mozart qui suivirent. Un
intéressant concerto pour cor et orchestre d'Eberle semblait
exprimer tout d'abord l'impression tragique d'un champ de bataille puis
soudain une envolée musicale nous faisait sentir la
volonté humaine de transcender cette désolation,
une sorte d'hommage à la volonté de paix qui peut
naître après des guerres tragiques. Une surprise
dans le concert, une sonate de Paul Prieto pour guitare à cinq
choeurs et orchestre : La sonate du juste en deux mouvements. Nous
avons eu la chance d'avoir ce compositeur français invité
par le groupe présentant son oeuvre lui-même et
l'interprétant à la guitare à cinq choeurs. Le
premier mouvement, "La douceur du juste", exprimant le sentiment de
celui qui cherche la paix et l'harmonie, le second, "A la poursuite du
pirate", exprimant ce sentiment de révolte qui soulève
les coeurs pour lutter contre l'injustice. Une très belle
composition que le public a bien ressentie et que les musiciens
ont jouée avec un plaisir évident. Enfin
nous avons pu admirer le son profond et envoûtant du cor des
Alpes qui nous a fait voyager dans un univers primitif nous
démontrant par une oeuvre de Leopold Mozart que la musique
classique peut donner la main aux traditions populaires musicales les
plus ancestrales sans déroger de sa valeur artistique.